Paiements sans contacts, cartes virtuelles, monétique, monnaie scripturale, cryptomonnaies… La place de la technologie et du numérique dans nos habitudes de paiements est de moins en moins négligeable. L’Afrique est l’un des épicentres de cette explosion de la finance digitale, avec le fort déploiement du Mobile Money sur tous les pays du continent. Pourtant, il y a encore de grands vides à combler et plusieurs défis à relever pour une inclusion financière véritable.
Un environnement de plus en plus favorable à la fintech
Les Africains prennent de plus en plus la mesure de l’importance de la question de la finance digitale. De nombreux signes de cette évolution sont présents dans notre quotidien. L’adoption du bitcoin comme monnaie officielle de la Centrafrique est d’ailleurs l’un de ces symboles, au même titre que le lancement de plusieurs plateformes de cryptomonnaies sur le continent. Le signe avant-coureur de ce déploiement à vitesse V de la question des fintech sur le continent reste l’entrée du mobile money dans nos habitudes. Presque devenu un réflexe aujourd’hui, la monnaie mobile a permis de changer et de transformer les habitudes financières de milliers d’Africains. 34 914,8 milliards FCFA, soit 63 milliards de dollars : c’est ce qu’ont généré les transactions financières mobiles en Afrique de l’ouest en 2020. Ce bond de près de 40% démontre que le mobile est devenu un moyen de paiement central en Afrique, en contournant le système bancaire classique et sa lourdeur. Même les banques n’ont pas manqué d’embarquer dans le train de la finance digitale. La plupart d’entre elles proposent aujourd’hui des services digitalisés et ouverts au public.
Pourtant, cet essor ne cache pas les grands défis qu’il faudra relever pour que l’inclusion financière soit réalité sur le continent.
De grands défis pour atteindre l’inclusion financière
L’inclusion financière en Afrique est un défi majeur pour le développement économique du continent. Le manque d’accès aux services et produits financiers a entravé la croissance économique, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté. Malgré certains progrès ces dernières années, il reste de nombreux défis à relever pour parvenir à l’inclusion financière en Afrique. Il s’agit notamment d’infrastructures inadéquates, d’un manque d’accès à des services bancaires sûrs et fiables, d’une éducation financière limitée, de coûts de transaction élevés et d’un écart important entre les populations urbaines et rurales. En outre, d’importants facteurs culturels sont en jeu, surtout les normes de genre qui limitent l’accès des femmes au financement. Pour surmonter ces problèmes, les gouvernements doivent se concentrer sur l’amélioration de la littératie financière de la population ainsi que sur l’amélioration de l’infrastructure bancaire et l’expansion des options de paiement numérique tout en promouvant l’égalité des sexes sur tout le continent.
L’un des défis qu’il faudra absolument relever reste et demeure l’essor numérique et digital.
Une inclusion financière qui ne s’écartera pas de la révolution digitale en cours
La démarche de l’inclusion financière ne peut pas s’affranchir de la révolution numérique et digitale en cours. Le numérique doit occuper une place incontournable dans la conception des solutions fintechs en Afrique. Les solutions fintech proposées en Afrique doivent être accessibles grâce au numérique. Ainsi, ces solutions pourront être utilisées par le plus grand nombre. La réussite de cette inclusion finacière appelle également des efforts de plus en plus conséquents pour renforcer ‘accès aux services numériques de qualité. On pourra évoquer la qualité de la connexion internet et son accessibilité, même dans les zones rurales, ou encore du renforcement de la sécurité numérique.
S’il n’y a aucun doute sur le fait que l’inclusion financière et l’éclosion de la fintech en Afrique ont de beaux jours devant eux, il n’y a pas non plus sur le fait que l’Afrique se soit de prendre des mesures pour arriver au plus tôt à cette inclusion financière. Il faut donc que l’inclusion financière devienne une priorité pour les solutionneurs africains. Ils n’ont plus qu’à investir et développer des solutions fintech adaptées, pendant que l’écosystème continue d’éclore pour leur favoriser une croissance certaine.