La vague numérique et technologique qui envahit le monde et l’Afrique ne laisse pas les services publics indifférents. Au Bénin, au Rwanda, en Côte d’Ivoire et partout ailleurs sur le continent, il y a une révolution et une recherche de plus en plus poussée de digitalisation des services publics. On ne peut pas dire que la pandémie de COVID-19 n’y est pour rien. Cette volonté d’offrir des services publics à travers les outils digitaux se révèle être du goût des citoyens qui y voient de nombreux avantages. Mais, cette digitalisation, comme un couteau à double tranchant, fait émerger des risques et des failles qu’il ne faut surtout pas négliger.
Une digitalisation au service de la proximité des services publics des citoyens
Inutile de chercher à démontrer la pertinence et la nécessité de digitaliser les services publics en Afrique. De grands problèmes de lourdeur administrative sont souvent rencontrés pour la délivrance des services publics en Afrique. Qu’il s’agisse de l’état civil, du paiement des impôts et taxes ou encore de l’éducation, la lourdeur administrative impacte et rend la fourniture des services publics complexe. De plus, il faut relever que la digitalisation des services publics vient combler la concentration des services publics dans les grandes villes. Ainsi, de n’importe quelle région d’un pays, il est possible d’accéder à des services digitaux délivrés par des administrations publiques, pour peu qu’un accès à internet soit disponible. C’est un gage de proximité pour les citoyens avec les services publics. Ces améliorations dues au déploiement de services publics digitalisés partout sur le continent ont un impact économique intéressant. Des coûts sont supprimés par cette digitalisation : transport…
L’effet boule de neige de la digitalisation sur les services publics africains
Cet engouement pour la digitalisation des services publics sur le continent se traduit en chiffres. D’après le classement E-Government Development Index (EGDI) 2022, l’indice moyen de l’Afrique en matière d’e-government poursuit sa progression. Même si l’Afrique reste le continent le moins avancé sur la question, il faut souligner que cette évolution de l’indice moyen confirme les efforts et les avancées concrètes réalisées dans les Etats Africains. De nombreux exemples de ces efforts sont à relever partout sur le continent. Les institutions publiques rwandaises par exemple, offrent pas moins de 98 services digitaux. Le Bénin est également l’une des réussites sur le continent en matière de digitalisation des services publics. Amorcée à l’orée de la COVID-19, de plus en plus de services publics se sont ouverts à la digitalisation, au grand soulagement des citoyens. Même s’il faut souligner que la transition n’est pas totalement évidente.
La nécessité d’assurer des services publics digitalisés sécurisés
La réussite de l’amorçage de la digitalisation des services publics passe notamment par la couverture de toute l’Afrique en internet de qualité à un moindre coût. Le coût de l’internet en Afrique reste relativement élevé par rapport au coût de la vie sur le continent. Pour un niveau de dépenses journalier de moins de 5 dollars, des coûts de connexion autour d’un dollar restent élevé. Il y a donc un travail à faire pour rendre l’accès à internet moins couteux en Afrique. Autrement, la connexion à internet pourrait représenter un frein évident à l’accès à ces services publics digitalisés, si bien que les citoyens pourraient préférer ne pas se servir de ces services.
L’autre défi de la digitalisation des services publics en Afrique est de lutter efficacement contre les dangers de tout outil numérique. Piratage, hameçonnage, vol de données numériques et bancaires… sont entre autres les nombreux risques auxquels s’exposent les différents services publics. Qu’il s’agisse des utilisateurs de ces services ou des personnes qui les disséminent, il faut relever l’existence de risques. C’est pour cette raison qu’il faut surtout que les solutions digitales de service public soient sécurisées.
Retenons que la digitalisation des services publics est l’un des chantiers numériques qui attirent le plus l’attention des autorités africaines. Cet intérêt est salutaire, et doit être encouragé avec de permettre aux populations de bénéficier de meilleurs services publics à des coûts moindres. Ceci ne va pas sans un travail sécuritaire important pour protéger les citoyens qui utilisent ces services publics.