Le marché des jeux a connu une année tumultueuse en 2022 après deux années de croissance alimentée par le confinement. Pourtant, la tendance des jeux vidéos reste très prometteuse dans le monde. Le marché des jeux PC et console a atteint un chiffre d’affaires de 92,3 milliards de dollars en 2022, selon le rapport 2023 de Newzoo. Ce marché est en plein essor. Un essor si grand que le gaming pourrait devenir une discipline olympique dès les Jeux de Los Angeles en 2028. L’Afrique n’est pas en marge de cette croissance et de cet intérêt de plus en plus grand suscité pour le gaming. D’après Newzoo, plus de 14% des 310 millions de gamers résidaient en Afrique en 2021. Cependant, de nombreux défis restent à surmonter pour favoriser un développement complet de l’e-sport en Afrique. Il faut donc se demander si l’essor du gaming en Afrique pourrait correspondre à la tendance mondiale.
La nécessité de faire éclore un écosystème numérique compétitif
Participer aux meilleures compétitions d’e-sport nécessite un accès à une connexion internet stable et de bonne qualité. Malheureusement, l’Afrique fait encore face à des difficultés évidentes en matière de couverture et de pénétration d’internet. L’un des chantiers qu’il faudra donc relever est d’abord la disponibilité de la connexion internet à un coût accessible, afin de permettre aux gamers de participer aux plus grandes compétitions internationales de gaming.
Une fois que la connexion internet est disponible pour les gamers, il faut aussi qu’ils aient accès à un matériel de qualité pour permettre de repousser les limites de la performance. Les équipements nécessaires pour pratiquer certaines disciplines d’e-sport restent encore très difficilement abordables sur le marché africain. Les facilités pour importer ces outils n’existent également pas et complexifient ainsi la tâche de nombreux joueurs qui restent limités dans leurs performances.
S’il faut donc mettre en place un écosystème qui accompagne et favorise le développement des sports numériques pour faciliter leur éclosion, il faut aussi dire que l’Afrique est déjà un terreau fertile de talents du gaming.
Des gamers qui laissent présager un avenir radieux à l’e-sport
Les réussites et les champions poussent aux quatre coins de l’Afrique dans différentes disciplines d’e-sport. Et ce, malgré les difficultés qui pourraient entraver leur croissance. On peut donc à bon droit imaginer ce qu’il en sera si les conditions techniques étaient toutes réunies et favorables à un environnement dans lequel ils peuvent exprimer leur plein potentiel. Le Ghana, le Sénégal, la Tunisie et le Maroc sont des pays qui comptent les meilleurs gamers du continent. L’Afrique du Sud produit bien évidemment le plus de champions. Mais, il faut noter que l’écart est de plus en plus en réduit avec les autres pays d’Afrique.
Une institutionnalisation du gaming sur le continent
L’un des symboles de l’essor et de l’intérêt pour le gaming en Afrique est la naissance d’institutions et de compétitions africaines. Il faut souligner que de plus en plus de géants de la tech investissent dans le développement de jeux vidéos ou d’outils africains. L’exemple de Kiro’o Games au Cameroun est assez significatif. Il s’agit parfois aussi de compétitions sponsorisées par les géants du mobile. On peut citer par exemple Orange et son esport experience.
À ces nombreux événements gaming, s’ajoute la naissance de la Fédaration Africaine de l’esport (ESFA), qui réunit des membres de 40 pays africains. On retient que le gaming est un secteur propice à un essor incroyable en Afrique. Cet essor reste conditionné par de nombreux efforts pour faire de l’écosystème numérique un espace propice au développement des jeux vidéos professionnels. Même s’il faut dire que le continent sera certainement un des futurs pôles de développement des jeux vidéos.